La vie est une centrifugeuse

Publié le par Sabine

 

C'est avec une certaine délectation et les yeux pétillants de malice que j'ai découvert il y a quelques jours l'enseignement de Lili Dehais, trapéziste (Cirque plume) qui a créé son association Le Tourbillon.

 

J'ai tout de suite été captivée par cette pesanteur, ce désir de graviter dans les airs, de créer des formes avec pour seul support ce baton de bois suspendu.

 

J'y ai retrouvé les sensations perdues de ballets aquatiques, où le spectateur ému pense qu'il est aisé de se mouvoir dans un univers aquatique, tandis que le corps de l'athlète, lui, hurle...

Il en est de même pour l'aérien, les courants d'air ne suffisent pas pour tourner et virevolter dans l'espace, il faut trouver ses appuis, faire travailler des muscles jusque là inconnus et se laisser porter par l'imaginaire.

 

Mais la réalité fait mal, les mains, aïe aïe aïe, les pieds (si si) ouille ouille ouille, les muscles froissés par le contact de matières jusque là ignorées.

 

Quel ne fut pas mon plaisir, lorsque partageant pour quelques instants fugace son parcours artistique Lili me confia ces quelques sentiments.

Sentiments de vie, bilan d'un instant, recul sur des années, pas si sages...

 

 

Innocemment elle se révéla :

 

"J'ai eu un début de vie mouvementé,

Le mouvement, le mouvement, le mouvement,

Même dans mes spectacles...


J'ai commencé par la corde,

Cette corde lisse.

Et je tournais, je tournais, je tournais...


Et puis j'en suis venue au trapèze.

Et finalement je me suis dit :

Ma vie est une sorte de centrifugeuse,

Puissante, qui ne cesse de tourner.


Et l'équilibre, je peux le trouver,

Au centre de cette centrifugeuse.


Le centre, c'est la vie, la vie c'est un tourbillon.


C'est pour cette raison que j'ai appellé mon association

Le Tourbillon."

 

 

A cette minute, je me suis sentie si proche d'elle, si confiante en la vie et si heureuse de me dire que si mon ange me nomme son petit Tourbillon, c'est certainement parce que je touche l'épicentre de ma centrifugeuse...

 

Je suis donc au cœur de ma vie. 

 

 

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