La pleine conscience

Publié le par Sabine

 

Avoir la pleine conscience...

 

Voilà ce qui me trotte dans la tête depuis quelques temps déjà et j'y reviens encore et encore.

Mais en quoi consiste la pleine conscience ?

 

A vrai dire je n'ai rien lu sur ce sujet spécifiquement, donc je rédige ici le fruit de mes propres réflexions qui émergent au fil de mes expériences, de mes rencontres, des discussions et surtout, des observations du comportement de tout un chacun. C'est du (dé)cousu mains, du ficelé-pensé à organiser peut-être dans l'avenir.

 

 

En somme, nous pensons souvent qu'il "faut" faire ceci-cela, qu'on ne peut "pas faire autrement", que "c'est comme ça", qu'on "en sait rien".. Et j'en passe.

Toutes ces pensées maintes fois répétées, maintes fois recomposées, maintes fois savourées.

 

Mais où est donc passée la conscience personnelle ?

Sommes-nous sincèrement conscients de l'impact de nos actions, des conséquences de nos paroles, de l'importance de notre pensée ?

 

Je me demande si chaque individu se rend compte que - pour reprendre ici l'expression de Gandhi - nous devrions être le changement que nous souhaiterions voir dans le monde.

Du moins si nous espérons un changement, car cet axiome de départ ne semble pas évident pour tout de le monde.

J'entends souvent des plaintes, des discordes, des expressions de tristesse, d'angoisse, de déception.

 

Pourtant notre Terre nourricière est (ou était ?) splendide, notre intelligence nous permet de pouvoir inventer, notre imagination d'être créatif, notre coeur d'aimer notre prochain.

Actuellement avec les progrès de la technologie nous pourrions recomposer notre univers et vivre dans une harmonie, un équilibre entre nature et technique.

 

Mais voià, pour en revenir à la question de départ et pour éviter les digressions, voilà que je prends conscience que nous n'avons certainement pas la pleine conscience.

 

Ce que j'entends par là est simple, posons-nous les questions suivantes et essayons d'y répondre avec honnèteté :

 

1. Ecologie et environnement

 

  • Quelle est ma consommation électrique ? Est-elle utile ? Est-elle rééllement indispensable ?
  • Quelle est ma consommation d'eau ?
  • Quel est l'impact de mes "petits" choix : si je prends l'ascenseur, l'escalator, si j'utilise mon micro-onde, si j'utilise un téléphone portable, un ordinateur (si je regarde mes mails dix fois par jour, si je fais des recherches sur internet, si j'écris sur mon blog) ?
  • En une journée combien a été émis de CO2 pour que je puisse me déplasser, aller sur internet, me fournir mes fruits éxotiques préférés ?
  • Quelles sont les conséquences de mes choix alimentaires (ah oui, les abattoirs...) ?
  • Quelles sont les conséquences de mes choix vestimentaires (ah oui, les petits enfants chinois...) ?
  • Et les produits que j'utilise ? Cosmétiques, produits ménagers... Où sont-ils rejetés, comment, quels sont les impacts sur la terre ? Et comment ont-ils été composés ? Comment ont-ils été expérimentés ?
  • Comment ma banque utilise mes ressources ?
  • Quelle est l'éthique de mon employeur ?
  • Suis-je capabe de comparer mon mode de vie à celui des défavorisés ?
  • Serais-je prêt à sacrifier mon bonheur matériel et personnel pour partager ?
  • ...

 

2. Comportement et relationnel


  • Les conséquences de mes actions quotidiennes sont-elles positives pour moi-même ? Et pour les autres ?
  • Quel est mon rapport (en parole, en acte, en pensée) avec les individus ?
  • Ais-je le même respect, le même comportement d'amour avec un "proche" qu'avec un inconnu ?
  • Qu'engendrent mes humeurs ?
  • Qu'engendrent mes attitudes ?
  • Qu'engendrent mes peurs ?
  • Qu'engendrenet mes désirs ?
  • ...

 

3. L'équilibre entre la pensée, le discours et l'action

 

  • De quelle nature est ma pensée ?
  • Ais-je des idéaux d'égalité ? De bonheur partagé ?
  • Ais-je l'espoir d'un monde meilleur ?
  • Ais-je envie de voir les autres heureux ?
  • Suis-je prêt à aller jusqu'au bout de mes idéaux ?
  • Suis-je prêt à sacrifier mon confort matériel pour partager mes richesses avec les plus démunis ?
  • Est-ce que je connais les moyens pour aider les autres ? Mes proches, mes lointains ?
  • Suis-je juste dans mes choix, dans mes priorités ?
  • Est-ce que le bonheur de l'un, de moi, n'engendre pas le malheur de l'autre ?
  • ...

 

Vous l'aurez compris, de mon point de vue, nous devrions nous poser la question des conséquences de nos actions, à chaque instant.

Certains diront "c'est fatigant", d'autres ajouteront que "c'est peine perdue", ou encore cette expression à la mode : "faut pas se prendre la tête".

C'est vrai, finalement nous sommes dôtés d'un cerveau, après tout, autant ne pas l'utiliser pleinement.

 

Soit. Personnellement, je pense réellement que nous ne sommes qu'un grain de sable dans l'univers, mais je sais pertinemment que ce grain de sable, associé aux autres, forme une plage. Et la qualité de cette plage dépendra nécessairement de la qualité individuelle des grains de sable.

 

Ces derniers temps, ma patience a été mise à rude épreuve.

Mes proches savent combien il est rare de me voir ennervée, et pourtant, je le confesse il y a deux attitudes qui me mettent hors de moi : la mauvaise foie et l'idée qu'on "ne peut rien y faire"...

 

Là j'avoue, je ne tiens plus lorsque je me retrouve confronté à un individu borné, qui ne pense que par le centre de son nombril et en plus a le toupet de m'affirmer qu'au fond on pense la même chose mais qu'on ne l'exprime pas de la même façon.

Alors là je dis non !

 

Non je ne suis pas d'accord, chacun d'entre nous a le pouvoir et la puissance de faire des choix, surtout dans notre société occidentale.

Un africain démuni je ne dis pas, mais ce n'est pas ici le propos.

Nous sommes responables de nos choix, et chacun d'entre eux implique que l'on collabore, que l'on cautionne un type de système.

 

D'accord, ça prend du temps, oui ça prend de l'énergie.

Mais il ne faut pas attendre qu'il y ait des panneaux publicitaires ou des étiquettes qui nous disent comment faire pour  bien choisir et bien agir.

A un moment donné, l'action vient de soi et de soi-même uniquement. Personne ne pourra le faire à notre place, personne ne nous prendra la main pour que nous ouvrions les yeux.

 

Alors oui c'est dur, ça demande :

  1. De prendre le temps de se poser des questions
  2. De chercher à y répondre
  3. D'avouer qu'on a pu se tromper dans le passé
  4. D'avoir la force de se détacher du passé pour faire mieux à partir de maintenant
  5. De supporter les railleries des proches qui ne sont pas d'accord ou qui ne comprennent pas
  6. De concevoir la vie comme un partage et non comme un bonheur personnel
  7. D'être heureux du bonheur des autres
  8. De voir le bonheur au-delà du confort et de la possession matérielle

Je suis capable de répondre à chaque question du questionnaire non exaustif proposé un peu plus haut, non pas par les chiffres, car je n'ai pas cette mémoire. Mais par le coeur...

Lorsque je fais quelque chose, je mesure autant que possible l'impact sur la planète et tous ses êtres.

Ce n'est pas dingue et j'ose espérer que je ne suis pas la seule.

Mais, certes le clivage est énorme entre soi et les autres dans ce parcours de conscience.

Mais peu importe puisque l'évidence est que le chemin du juste me semble au fond ce qu'il y a de plus important.

 

De l'extérieur, on peut se dire qu'elle ne "profite pas assez de la vie" cette petite.

Sûr, mais une évidence est que je suis heureuse - et de plus en plus - de ma conscience et de mes choix de conscience.

 

Mon bonheur se trouve ailleurs, et j'en suis pleinement satisfaite.

 

Je suis heureuse d'être chaque jour moins ignorante que la veille et je me délecte d'apprendre toujours un peu plus, de me remettre encore en question et de comprendre quelle attitude je pourrai adopter pour être solidaire avec notre Terre qui souffre, avec les êtres qui souffrent et meurs de faim à chaque minute, avec les animaux qui hurlent de désespoir...

 

Mon bonheur est dans la conscience du monde et de moi-même dans ce monde.

 

Je suis heureuse des moments de bonheur partagés que ce soit avec mes proches ou des inconnus, chaque minute de mon existence me semble mériter un sourire, une joie intérieure, un plaisir sous différentes formes.

 

Mon bonheur est ici et maintenant.

 

Je ne peux avoir bonne conscience en investissant dans des plaisirs dérisoirs.

Je ne peux avoir bonne conscience en ayant un salaire 3 fois plus élevé que celui d'un immigré travaillant 10h par jour pour subvenir aux besoins de sa famille en France et à l'étranger.

Je ne peux avoir bonne conscience en me nourrissant ou me comblant de plaisirs provenant du massacre des animaux.

Je ne peux avoir bonne conscience de gaspiller mon temps dans des plaisirs illusoires.

 

Mon bonheur est ailleurs.

 

J'ai bonne conscience d'acquérir la pleine conscience et j'espère que chaque jour m'apportera des réponses aux questions que je ne me pose pas encore.

 

Mon bonheur est infini.

 

Les disparités sont trop nombreuses, les clivages bien trop flagrants, les différents niveaux de vie inquiétants.

Et je pense avec sincérité que si chacun d'entre nous faisait le choix de l'équité, tout s'équilibrerait.

 

Mon bonheur est dans l'équilibre des forces.

 

Si nous étions prêts à gagner moins pour travailler solidaire ;

Si nous étions prêts à lacher nos privilèges pour être plus justes ;

Si nous investissions nos énergies dans des actions positives et des créations au lieu de la perdre dans des divertissement ;

Sûr, entre un salaire confortable pour une éthique faible et un salaire faible pour une éthique de valeur, que choisir ?

 

Mon choix est fait, mon chemin est celui de la création, de la beauté et de la vie éthique et solidaire.

Je vous laisse faire le vôtre et vôtre bilan de conscience par la même occasion.

 

Maintenant chacun peut penser ou dire que c'est impossible, que ça ne changera rien.

Personnellement je sais que la solution est là : dans la pleine conscience de ce que nous sommes et de ce que nous décidons chaque jour.

 

Maintenant chacun sa vocation, si parmi les lecteurs se reconnaissent des imperturbables, des intouchables, des inchangables, alors à bonne entendeur, salut, je recomposerai la planête sans vous.

 

Si par contre, se reconnaissent des idéalistes, des volontaires, des actionnistes, des amoureux de la vie et de la planète Terre alors je vous ouvre mes bras et vous souhaite bienvenu dans le monde de la transformation. Nous avons un bel avenir à construire ensemble.

Abandonnez vos valeurs matérielles, investissez votre argent dans les valeurs humanistes, humanitaires et créatives.

Rejoignez les idéalistes de la vie juste et solidaire, vous n'en serez que mieux entourés.

 

Je dédicace ce pamphlet à notre planète dont chaque jour je sens palpiter le coeur de rayons.

 

De tout mon coeur.

 

earth_day_20091.jpg

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article